Pic De La Mirandole Et La Dignité Humaine | Philosophie Magazine

28 février 2017 2 28 / 02 / février / 2017 08:36 Les éditions de l'éclat ont publié en septembre 2016 une nouvelle traduction de l'introduction de Pic de la Mirandole à ce qui devait être son œuvre majeure, jamais réalisée. Fin 1485 en effet, Giovani voulut faire venir à ses frais les plus grands savants de son temps pour discuter 900 thèses intellectuelles et spirituelles accumulées depuis l'Antiquité par l'humanité. Tout connaître. Il n'avait que 23 ans et passait déjà pour un érudit hors norme. Discrédité par sa volonté d'intégrer aussi des thèses de «Magie», Giovani dut se résoudre à publier, seul, ses Conclusiones, un monument de connaissances, labyrinthique, et dont la forme déroute à maints égards. C'est ici en quelque sorte l'introduction à cette œuvre qui nous est offerte, l' Oratio, élégant et savant qui, bien qu'écrit dans le plus pur style humaniste d'une rhétorique que par ailleurs il dénonça avec force, nous offre une réflexion philosophique de tout premier choix. Un texte documenté à l'envi, gorgé de lectures dont il rend compte abondamment, dans un style qui mériterait à lui seul une thèse –mais parfaitement instruit pour nous par Yves Hersant.
  1. Pic de la mirandole de la dignité de l'homme et de la société

Pic De La Mirandole De La Dignité De L'homme Et De La Société

Ayant hérité très jeune du tiers de la fortune familiale, à l'abri de tout souci matériel, il abandonne des études ennuyeuses pour s'adonner exclusivement au vaste champ de ses expériences intellectuelles, et sensuelles. Vers une " concordia universelle" À Florence, où il s'installa en 1483, sa ferveur spirituelle n'exclut nullement les plaisirs amoureux. Son neveu écrit: « Nombreuses furent les femmes qui ardèrent pour lui, attirées par la beauté de son corps et par la grâce de son visage, il ne détestait pas ces ferveurs, et pendant un temps, il s'abandonna aux délices. » Mais plutôt qu'une quête égotiste et vaniteuse d'une jouissance du corps et d'un savoir livresque coupé du monde, son goût pour l'érudition reste lié à « une conception de la philosophie qui donne aux "studia humanitatis" une finalité nouvelle comme instrument de l'entreprise philosophique ». Sans renier les acquis de la pensée scolastique, Pico a surtout ouvert une perspective eschatologique pour une « concordia universelle » qui transcende les différences philosophiques (le platonisme et l'aristotélisme) et religieuses (le christianisme et les pensées juive et musulmane).

»: […] Ces écrivains sont rarement clercs comme Aeneas Silvius Piccolomini, auteur d'un roman d'amour et futur Pie II (1405-1464), mais souvent hommes d'État, tels C. Salutati (1331-1406) et L. Bruni (1370-1444) à Florence, G. Pontano (1426-1503) à Naples; employés laïques à la curie comme Pogge (1380-1459), L. B. Alberti (1404-1472), L. Valla (1407-1457), Platina (1421-1481); ou encore professeurs […] Lire la suite HUMANISME Écrit par André GODIN, Jean-Claude MARGOLIN • 11 428 mots • 2 médias Dans le chapitre « Humanisme, humanistes, l'homme et les « humanités » »: […] Mouvement historique, force socio-culturelle – certains parleraient aujourd'hui d'idéologie – l'humanisme de la Renaissance n'exprime pas une philosophie déterminée.
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